Altercation
Mercredi 30 mai2007J’en suis encore toute retournée.
Hier soir, un peu avant 17h, j’en étais à mon deuxième cahier du jour. Pétunia, ma collègue des CE, venait juste de me souhaiter un bon mercredi. J’entendais son pas dans le couloir quand un autre bruit caractéristique a attiré mon attention. Le bruit de la porte. Quelqu’un venait d’entrer dans l’école.
J’ai d’abord pensé que ce devait être Omega et qu’il était en avance. Je m’attendais à l’entendre dire bonjour à la collègue, mais non. J’entendis une voix féminine dire quelque chose comme “Je viens chercher la poésie d’Aurélien”. Et sur ce, Pétunia de répondre sur un ton très sec quelque chose comme “Oui mais vous n’avez pas à entrer dans la salle de classe lorsque l’enseignant n’est pas là”.
Là-dessus, la dame s’est mise a crier sur ma collègue, disant qu’elle n’avait pas à lui parler sur ce ton, qu’elle n’était pas polie, qu’elle avait croisé le maître des CP, qu’il lui avait donné son accord et que de toute façon, elle avait toujours, sans aucune raison valable, été désagréable à son endroit. Je dois dire que j’ai eu du mal à suivre toute la conversation, chacune essayant de crier plus fort que l’autre. Ma collègue n’a pas sa langue dans sa poche et n’est pas du genre a se laisser marcher sur les pieds.
J’écoutais ça et j’étais tétanisée. N’importe qui serait allé voir ce qui se passait. Moi, je restai clouée sur place, terrifiée à l’idée d’être mêlée à ça. Sauf que subitement, Pétunia m’a appelée. Moi. Par mon prénom. Pas de doute, c’était bien moi qu’elle appelait, il n’y a que moi qui porte mon prénom à l’école. Et là, chose extraordinaire, je n’ai pas bougé. J’ai attendu de voir (ou plutôt d’entendre) ce qui allait se passer tout en me demandant pourquoi elle pouvait bien m’appeler. “A la rigueur, si elle m’appelle une seconde fois, j’irai mais là non, c’est trop chaud.”
J’ai honte…
Bon, en fait, j’ai fini par me lever. Il m’aurait été très difficile de faire croire que je n’avais pas entendu l’appel. J’ai entendu la dame s’éloigner et à nouveau le bruit caractéristique de la porte. Arrivée dans le couloir, j’ai pu constater qu’elle était effectivement partie. Pétunia s’est retournée en m’entendant, l’air attéré, et m’a expliqué quelque chose que je ne pouvais savoir n’ayant pas vu la scène. La dame en question, la maman du terrible Aurélien (cité ici), qui est du genre grande et costaude, alors que la collègue est du genre plus petite que moi, lui barrait littéralement la route, l’empêchant de sortir de l’école. Ce n’est qu’en l’entendant m’appeler qu’elle a fait volte-face et qu’elle est elle-même sortie de l’enceinte scolaire. Elle pensait visiblement que Pétunia était seule. Qu’aurait-elle fait si cela s’était avéré vrai ?
Pétunia a décidé de porter plainte. Je ne sais pas ce qu’il va ressortir de tout cela. En tout cas, j’espère être un peu moins trouillarde à l’avenir parce que là, c’est quand même grave.