Dernier appel

Les derniers sondages sont affligeants mais le désespoir n’empêche pas de vivre.

A voir ici.

“Venez massivement aux urnes et venez faire mentir les sondages”

Ségolène Royal sur RTL
Sur RTL, Ségolène Royal a appelé les Français à voter massivement dimanche.

“Venez massivement aux urnes et venez faire mentir les sondages”.

Interrogée par un journaliste sur ses projets en cas de défaite, elle a répondu : “Arrêtez de conditionner vos électeurs sans arrêt, arrêtez de vous laisser formater par les sondages, laissez les électeurs choisir !

J’espère que je vais gagner, je crois que les choses ne sont pas faites, il ne faut pas que les électeurs se laissent assommer par les sondages.

Moi, je leur demande d’abord de venir voter massivement et aussi de se révolter contre cette façon de faire qui consiste à dire que puisque les sondages ont parlé, les urnes ont parlé.

Il reste deux jours, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer, les Français réfléchissent encore, il y a des gens encore indécis, des électeurs encore qui s’interrogent.

Dans la part d’électeurs qui se disent indécis ou hésitants, il y a là une marge de manoeuvre pour faire gagner la France et je veux que la France gagne avec les valeurs que je défends.

Aujourd’hui, je vous demande de vous mobiliser, d’ouvrir les yeux, de regarder la confrontation d’un projet contre un autre.

La France n’a pas besoin de plus de violence, de Français opposés les uns contre les autres, la France a besoin de se redresser en mobilisant ce qu’il y a de meilleur dans l’être humain”.

et puis ici.

Appel d’Ariane Mnouchkine

Allez-vous vraiment faire ça ?

Alors, vous allez vraiment faire ça ?

Vous les plus purs que d’autres, les plus intelligents que d’autres, vous les plus subtils, vous les cohérents, vous les fins stratèges, vous allez faire ça ? Vous, les à qui on ne la fait plus, les durs du cuir, vous allez vraiment, en ne votant pas pour elle, voter pour lui ?

Vous allez vraiment faire ça ? Vous allez le faire ?

Vous, les vrais de vrais de la gauche vraie, vous allez faire ça ? Pour cinq ans ! Pour cinq ans, peut-être dix, vous allez faire ça ?

Vous, les toujours déçus de tout, vous les amers, les indécis décidés, les laves plus blancs que blanc vous allez faire ça ?

Mais pourquoi ? Parce que quoi ? Parce que jupe ? Parce que talons hauts ? Parce que voix ? Parce que sourire, cheveux, boucles d’oreilles ? Parce que vraie ?

Il n’y a rien qui vous aille dans son programme à elle, rien ? Pas cinquante propositions sur les cents ? Pas vingt ? Pas dix ? Pas une ? Vraiment, rien du tout ?

Trop de quoi ? Pas assez de quoi ?

Pas assez à gauche ? On voudrait, quitte à tout perdre, une campagne à gauche toute ?

Mais même l’extrême gauche, cette fois-ci, au deuxième tour ne joue plus à ce jeu-là. Peu importe, vous, vous allez y jouer ?

Le résultat du 21 avril 2002 ne suffit pas ? Non. On le refait en 2007, mais en mieux. Pas au premier tour, non, carrément au deuxième. C’est plus chic.

Que ceux qui ressemblent à Nicolas Sarkozy, ou qui croient qu’il leur ressemble, que ceux-là votent pour lui, quoi de plus normal. Que ceux qui lui font sincèrement confiance pour améliorer leurs dures vies, que ceux-là l’acclament et votent pour lui, quoi de plus normal. C’est même estimable.

Que les grands patrons votent Nicolas Sarkozy, pas tous d’ailleurs, loin s’en faut, non, mais par exemple les grands patrons de presse, qu’on a vu si nombreux, si heureux, à Bercy avant hier, qu’ils votent pour leur copain, qui va vraiment améliorer leurs belles vies, c’est moins estimable, mais quoi de plus normal ?

Mais vous, une respiration possible, un air nouveau, un espace de travail politique, une chance espiègle, ça ne vous dit rien ? Vraiment rien ? Mais qu’est-ce qui vous fait si peur ?

Les Italiens ont enfin chass’ Berlusconi, les Espagnols, après une grande douleur révélatrice, se sont débarrassés d’Aznar, et voilà que nous, à quelques milliers de voix près, nous allons repasser le plat de la droite dure ?

Il y a un pari à prendre contre une certitude sombre, et vous ne pariez pas ?

Quels désirs obscurs allez-vous satisfaire ? De qui donc, de quoi êtes-vous secrètement solidaires. Ce ne peut-être du bien de ceux qui ont besoin, vitalement, de mieux être. Vitalement. Maintenant.

Supporterez-vous dimanche soir d’apprendre qu’il a manqué une voix ? Une seule. La votre.

Je vous en supplie.

Ariane Mnouchkine

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