Fournisseurs d’accès incapables

Lorsqu’ils nous a fallu partir de Besançon pour nous installer à Vesoul, nous avons hésité: allions-nous couper le téléphone et internet pour les réinstaller là-bas, ou allions-nous seulement faire un changement d’adresse auprès de France télécom et du FAI? Il nous paraissait intéressant de tout couper pendant l’été, histoire d’économiser environ 30€ par mois, sachant que nous passerions la majeur partie de notre temps à Gray, dans la famille. Seulement, le fait de couper signifiait payer des frais de résiliation et il nous semblait qu’il était absurde d’en payer alors que nous devions nous réabonner quelques mois plus tard. Après avoir vérifié sur son site que notre FAI fournissait le haut-débit à Vesoul, nous avons préféré ne rien faire et signaler le changement d’adresse une fois le déménagement effectué.

Autour du 20 août, nous entrions dans notre nouvel appartement. Assez rapidement, nous informions France télécom de notre déménagement. La ligne fut ouverte tout au plus une semaine après notre arrivée. Une fois en possession de notre nouveau numéro de téléphone, nous avons contacté notre FAI (5+4 télécom). Et là, ce fut le début de l’attente. Vers la mi-octobre, nous avons jugé que l’attente avait assez duré et nous avons contacté le fournisseur pour savoir où il en était. Après un imbroglio de coups de fil, nous avons fini par apprendre qu’il était dans l’incapacité de fournir le haut-débit à Vesoul pour la simple et bonne raison qu’il ne couvrait pas cette ville, mais que si nous voulions, nous pouvions avoir le bas-débit (56k)…

Bravo ! Plus d’un mois d’attente pour en arrivée à ça! Je sais bien que Vesoul n’est pas une métropole mais tout de même, c’est la préfecture de la Haute-Saône. Après renseignement, nous avons fini par trouver un fournisseur capable de nous offrir du 500k minimum. Il nous aura fallu attendre début décembre pour pouvoir obtenir - enfin - notre connexion. L’attente fut d’autant plus longue que mes profs proposaient une partie de leurs cours sur la toile et que je ne pouvais y avoir accès que de l’iufm, ce qui n’est pas toujours très confortable (surtout quand il n’y a plus de papier dans l’imprimante).

Dire que nous avions fait le choix du changement d’adresse pour rendre les démarches plus simples et plus rapides… Et pour faire l’économie des frais de résiliation… Non seulement nous avons payé tout l’été pour rien au final, mais en plus, nous avons découvert sur le relevé de compte du mois d’octobre que le fournisseur avait continué à nous facturer un service qu’il était incapable de nous rendre (vive le prélèvement automatique). Nous lui avons renvoyé son modem, attendant de pied ferme sa demande de paiement des frais de résiliation. Alors là, il pourrait toujours courir! On ne la jamais reçue. Il a eu le nez fin sur ce coup. A moins qu’une once d’honnêteté l’ait subitement effleuré… Depuis, tout va bien. Du moins, tout ira bien jusqu’au prochain déménagement.

Mais quand même, quelque part, je culpabilisais. Je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était peut-être un peu de notre faute tout cela. Comment m’y étais-je pris pour savoir si le FAI couvrait Vesoul ou pas? Je suis allée sur le site des pages jaune. J’ai tapé “boulangerie” et “Echenoz-la-Méline” (la commune dans laquelle nous habitons), noté le premier numéro de téléphone de la liste et l’ai reporté sur le site du FAI, celui m’annonçant que j’avais accès au 500k au moins. Et bien j’ai fini par me dire que cette méthode n’était pas des plus orthodoxes et que peut-être il aurait été préférable d’appeler directement.

C’est pourquoi lorsque Héloïse nous a annoncé qu’elle souhaitait s’abonner à internet, nous lui avons vivement conseillé d’appeler les fournisseurs pour savoir de vive voix ce qu’ils avaient à lui proposer. Ce qu’elle a fait. Elle a fini par choisir 7+2 télécom dont on sait qu’il est présent sur Gray puisqu’il est le FAI de presque toute la famille. Le modem lui fut envoyé le 30 mars. Mais elle devait recevoir un autre courrier pour avoir sa connexion. Et ce fut le début de l’attente. Une attente qui se termine exactement comme la nôtre, c’est-à-dire par la joyeuse nouvelle, la semaine dernière, de l’incapacité du fournisseur à fournir son service. Et comme nous, elle s’est vu proposer une connexion bas-débit parfaitement fonctionnelle… Bon d’accord, elle habite un tout petit village; mais ce village n’est qu’à 5km de Gray. Les fournisseurs pourraient faire un effort tout de même.

Ce qu’il y a de bien dans cette histoire, c’est que je ne culpabilise plus. Je sais que si j’avais appelé notre FAI, le résultat aurait été le même. C’était de sa faute pleine et entière. Cette manie de faire croire aux gens que le haut-débit leur est accessible alors que c’est faux, je me demande ce que cela lui apporte (car j’ose espérer qu’Héloïse n’a rien eu a payer pour ce mois et demi d’attente). Bref, il serait sympa que les FAI se souviennent que toute la France ne se résume pas aux villes de plus de 100 000 habitants, mais qu’il existe des petites villes (Vesoul, 19 000 habitants) et même des villages qui méritent eux aussi l’accès à internet.

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