Le grand méchant loup (2/3)

Ah ! Si seulement je pouvais rester toute ma vie à l’école !

Rêve.
Utopie.
Chimère.

Et pourtant…
Pourtant…

L’idée m’est venue d’un seul coup. Plus qu’une idée, en fait, un souvenir. Parmi la liste des métiers de ma connaissance ô combien limitée, j’avais oublié cette profession que j’avais pourtant sous le nez depuis toujours. Puisque je les avais déjà tous éliminés, il ne me restait plus de choix. Je devais faire le seul métier acceptable en ce bas monde : le métier d’enseignante.

A noter que je me suis d’emblée dirigée vers l’enseignement primaire. Ce n’est pas tant l’âge des élèves qui importait (encore que, l’idée d’enseigner au collège à des ados me rebutait beaucoup), mais je préférais la polyvalence du professeur des écoles à la spécialisation du professeur des collèges et lycées. La seule matière qu’il m’aurait plu d’enseigner était l’histoire, mais comme je n’aimais pas la géographie, j’ai vite abandonné l’idée. Je savais enfin ce que je voulais faire dans la vie. Je serai maîtresse d’école… ou chômeuse.

Je ne suis parvenue à cette conclusion qu’en classe de terminale. Ce qui veut dire que jusque là, je n’avais pas la moindre idée de ce que je ferai plus tard (en dehors du chômage bien sur). L’angoisse…

Peu de temps après ma décision, nous sommes allés au carrefour des métiers. Là, j’ai rencontré le monsieur qui était chargé de donner des informations sur le métier de professeur des écoles. C’est là que j’ai appris qu’il me fallait une licence, n’importe laquelle, afin de passer le concours de recrutement des professeurs des écoles (crpe).

Plus qu’une information, ce monsieur m’a donné un plan d’avenir, un projet. J’avais commencé mon année de terminale sans savoir ce que je ferai après le bac. Je savais vaguement que j’irai en fac, mais pour quoi faire, ça, mystère. Et voilà que tout s’illuminait. J’allais passer un deug et une licence, et comme on me laissait le choix, je n’allais pas me gêner pour choisir ce qui me plaisait le plus, à savoir l’histoire. Comme j’étais soulagée. Oh, bien entendu, le spectre du chômage était encore là, mais au moins, je savais quoi faire dans l’immédiat.

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