La coupure d’électricité

Nous faisons partie des quelques millions d’européens qui ont vécu la coupure d’électricité de samedi soir.

D’abord sur le coup, le noir. Le noir absolu. Quelques secondes avant de réaliser la situation. Et puis, une question simple : est-ce juste chez nous ou dans tout l’immeuble ? Tatonnement rapide jusqu’à la porte: la lumière du couloir de l’immeuble ne fonctionne pas. Donc, ça ne vient pas de nous. Nous trouvons un certain soulagement dans cette information. Pourtant, que la coupure ne soit pas de notre fait est le signe que la situation nous échappe totalement.

C’est fou, nos yeux ne s’habituent pas à l’obscurité. Il fait vraiment nuit noire. C’est dans ces coups de temps là qu’on ne se souvient pas du tout de ce qu’on a fait de la lampe de poche. Et pourtant, c’est sûr, on en a une. Je crois qu’elle est sous l’évier. Me voilà en train de tatonner dans ce tout petit placard, délogeant les produits ménagers sans ménagement, priant pour trouver cette fichue lampe, en vain. Bon, c’est pas grave, on a une bougie. Et là, c’est facile, elle est posée sur le meuble de la cuisine. Les allumettes sont dans le tiroir juste en dessous. C’est quand même beau l’organisation… La bougie allumée, on se sent déjà mieux, ayant l’impression d’avoir retrouvé un semblant de normalité. Et puis, on ne risque plus de marcher sur le chat au moindre pas.

Nous ouvrons les volets pour constater que notre immeuble n’est pas le seul touché. Il semblerait que tout le quartier soit plongé dans l’obscurité. Il est un peu plus de 22h, que fait-on ? On profite du noir pour aller se coucher ? Bof. Nous préférons sortir. Arrivés en bas de chez nous, un constat intéressant : la gare est toute illuminée. Elle n’est donc pas touchée. Nous décidons de faire un tour dans Besançon pour voir l’ampleur de la panne. Résultat un peu décevant, une petite partie de la ville seulement est touchée, entre la gare et le boulevard, dans une zone encadrant la rue de Vesoul. Malgré tout, cela produit dans l’éclairage urbain un trou noir du plus bel effet. Ici et là, aux fenêtre des habitants du quartier, on peut voir des lueurs dansantes caractéristiques de la flamme de la bougie. C’est beau. Nous rentrons juste à temps pour profiter un peu de notre bougie. Cinq minutes plus tard, la lumière revient. La panne est déjà finie. C’est presque dommage…

La lampe de poche était tout au fond du deuxième tiroir de la colonne dans le couloir. Je l’ai trouvée… trop tard.

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