Le Petit Prince


Ecrit par Antoine de Saint-Exupéry.
Publié en 1943.
99 pages

Commentaires :
Je l’avais déjà lu il y a pas mal de temps. Je devais avoir 13 ou 14 ans. J’étais déjà une dévoreuse de livre et pourtant je n’avais pas aimé celui-ci. Je l’avais trouvé mou, sans action, sans intérêt… En le relisant, je m’attendais à ressentir la même chose. Je me suis plongée dedans sans grande conviction et j’ai évidemment adoré. Ca se lit d’une traite car c’est très court. On dirait un genre de poème. C’est beau sans être mièvre. C’est enfantin et profond tout à la fois. Ca laisse une impression bizarre, un peu comme si on venait de lire un chef d’Å“uvre caché dans un livre pour les enfants. C’est assez indescriptible. Il faudra que je le relise.

Résumé :
(impossible de résumer ce livre sans en perdre la magie, donc je vais citer)

Alors que le narrateur doit réparer le moteur de son avion en panne en plein Sahara, il rencontre le petit prince. Ce petit être improbable lui demande de lui dessiner un mouton. Ainsi ils font connaissance l’un de l’autre. Mais si le petit prince pose beaucoup de questions, il répond peu à celles qu’on lui pose. C’est par bribes que le narrateur parvient à connaître mieux son compagnon.
Le petit prince vient d’une autre planète, à peine plus grande qu’une maison !, sur laquelle les baobabs représentent un danger permanant, sur laquelle on peut peut voir le soleil se coucher à tout moment de la journée et sur laquelle vit une fleur pleine de vanité et d’orgueil, la fleur du petit prince . Malgré sa grande beauté, cette fleur le fit souffrir, ce qui le décida à la quitter. Ainsi commença son voyage à travers les astres. Il visita six planètes avant la Terre. Sur la première habitait un roi autoritaire qui ne donnait que des ordres raisonnables.

- Je voudrais voir un coucher de soleil… Faites-moi plaisir… Ordonnez au soleil de se coucher…
- Si j’ordonnais à un général de voler d’une fleur à l’autre à la façon d’un papillon, ou d’écrire une tragédie, ou de se changer en oiseau de mer, et si le général n’exécutait pas l’ordre reçu, qui, de lui ou de moi, serait dans son tort?
- Ce serait vous, dit fermement le petit prince.
- Exact. Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner, reprit le roi. L’autorité repose d’abord sur la raison. Si tu ordonnes à ton peuple d’aller se jeter à la mer, il fera la révolution. J’ai le droit d’exiger l’obéissance parce mes ordres sont raisonnables.
- Alors mon coucher de soleil? rappela le petit prince qui jamais n’oubliait une question une fois qu’il l’avait posée.
- Ton coucher de soleil, tu l’auras. Je l’exigerai. Mais j’attendrai, dans ma science du gouvernement, que les conditions soient favorables.
- Quand ça sera-t-il? s’informa le petit prince.
- Hem ! hem ! lui répondit le roi, qui consulta d’abord un gros calendrier, hem ! ce sera vers… vers… ce sera ce soir vers sept heures quarante ! Et tu verras comme je suis bien obéi.

Sur la seconde habitait un vaniteux qui voulait être admiré.

- Qu’est-ce que signifie “admirer”.
- “Admirer” signifie reconnaître que je suis l’homme le plus beau, le mieux habillé, le plus riche et le plus intelligent de la planète.
- Mais tu es seul sur ta planète !
- Fais moi ce plaisir. Admire-moi quand même !
- Je t’admire, dit le petit prince, en haussant un peu les épaules, mais en quoi cela peut-il bien t’intéresser?

Sur la troisième habitait un alcoolique.

- Que fais-tu là ? dit-il au buveur, qu’il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
- Je bois, répondit le buveur, d’un air lugubre.
- Pourquoi bois-tu? lui demanda le petit prince.
- Pour oublier, répondit le buveur.
- Pour oublier quoi? s’enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
- Pour oublier que j’ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.
- Honte de quoi? s’informa le petit prince qui désirait le secourir.
- Honte de boire ! acheva le buveur qui s’enferma définitivement dans le silence.

(je trouve que ce passage aurait pu avoir été écrit par Raymond Devos)

Sur la quatrième habitait un businessman très sérieux qui possédait pas moins de cinq cent un millions six cent vingt-deux mille sept cent trente et un(e) étoiles qu’il comptait et recomptait sans cesse.

- Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles?
- Ca me sert à être riche.
- Et à quoi cela te sert-il d’être riche?
- À acheter d’autres étoiles, si quelqu’un en trouve.
Celui-là , se dit en lui-même le petit prince, il raisonne un peu comme mon ivrogne.
(…)
- Moi, dit-il encore, je possède une fleur que j’arrose tous les jours. Je possède trois volcans que je ramone toutes les semaines. Car je ramone aussi celui qui est éteint. On ne sait jamais. C’est utile à mes volcans, et c’est utile à ma fleur que je les possède. Mais tu n’es pas utile aux étoiles…
Le businessman ouvrit la bouche mais ne trouva rien à répondre, et le petit prince s’en fut.

Sur la cinquième habitait un allumeur de réverbères qui aurait pu devenir l’ami du petit prince, peut-être parce qu’il s’occupe d’autre chose que de soi-même.

- Je fais là un métier terrible. C’était raisonnable autrefois. J’éteignais le matin et j’allumais le soir. J’avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir…
- Et, depuis cette époque, la consigne a changé?
- La consigne n’a pas changé, dit l’allumeur. C’est bien là le drame ! La planète d’année en année a tourné de plus en plus vite, et la consigne n’a pas changé !
- Alors? dit le petit prince.
- Alors maintenant qu’elle fait un tour par minute, je n’ai plus une seconde de repos. J’allume et j’éteins une fois par minute !

Sur la sixième planète habitait un géographe qui connaissait les emplacements de toutes les mers, les fleuves, les villes, les montagnes et les déserts, mais qui n’avait jamais quitté son bureau. Il expliqua au petit prince qu’il avait besoin d’explorateurs pour lui raconter ce qu’ils avaient vu sur les autres planètes.

- Que me conseillez-vous d’aller visiter? demanda-t-il.
- La planète Terre, lui répondit le géographe. Elle a bonne réputation…

Le petit prince arriva alors sur la Terre, en plein désert. Il rencontre d’abord un serpent, puis une fleur, puis son écho, puis un jardin de roses.

Et il se sentit très malheureux. Sa fleur lui avait raconté qu’elle était seule de son espèce dans l’univers. Et voici qu’il en était cinq mille, toutes semblables, dans un seul jardin !
- Elle serait bien vexée, se dit-il, si elle voyait ça… elle tousserait énormément et ferait semblant de mourir pour échapper au ridicule. Et je serais bien obligé de faire semblant de la soigner, car, sinon, pour m’humilier moi aussi, elle se laisserait vraiment mourir…

Il rencontra ensuite le renard. Celui-ci lui demanda de l’apprivoiser. Ce faisant, il comprit que ce dont on s’occupe est important et que pour cette raison, sa rose était pour lui unique au monde.

Le petit prince s’en fut revoir les roses :
- Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Après avoir croisé un aiguilleur de trains et un marchand, le petit prince rencontre le narrateur. Le neuvième jour de leur rencontre est l’anniversaire de l’arrivée du petit prince sur la Terre. Le narrateur parvient à terminer la réparation du moteur de son avion. La planète du petit prince se trouve à la verticale exacte du lieu perdu en plein désert où il avait atterri un an auparavant. L’heure de la séparation est proche.

- Ah ! petit bonhomme, petit bonhomme, j’aime entendre ce rire !
- Justement ce sera mon cadeau…
(…)
- Que veux-tu dire?
- Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres, qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a…
- Que veux-tu dire?
- Quand tu regarderas le ciel, la nuit puisque j’habiterai dans l’une d’elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire !

Le petit prince a donné un rendez-vous nocturne au serpent.

Il n’y eut rien qu’un éclair jaune près de sa cheville. Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas. Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ca ne fit même pas de bruit, à cause du sable.

Le petit prince est parti rejoindre sa fleur.

Si quelqu’un aime une fleur qui n’existe qu’à un seul exemplaire dans les millions et les millions d’étoiles, ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde.

Les commentaires sont fermés.