Une écriture de maîtresse ?
Je déteste mon écriture.
Bizarrement, je n’ai jamais été à l’aise avec l’écriture. Comme avec le soin d’ailleurs. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été peu soigneuse. Attention, je ne suis pas non plus une souillon, n’exagérons rien (enfin, je crois). Mais disons que je me soucie généralement plus du fond que de la forme.
Du coup; là où mes copines avaient de jolis cahiers tout beaux et tout propres, les miens laissaient un peu à désirer. Ca ne m’empêchait pas d’être une bonne élève, surclassant les petites filles modèles dans bien des domaines, mais il reste que je nourris un complexe d’infériorité énorme à cause de mon écriture. Je détestais tellement mon écriture qu’en arrivant au collège, j’ai opté pour l’écriture scripte d’une amie. Je n’ai jamais récrit en cursif depuis. Enfin, jamais officiellement.
Parce que bien sur, depuis que j’enseigne, il m’a bien fallu m’y remettre. Il est absolument inconcevable d’écrire en script au tableau ou sur le cahier du jour des élèves. C’est d’ailleurs une des choses les plus difficiles au départ. Il faut quasiment réapprendre à écrire. Et même faire des recherches, notamment pour certaines majuscules telles que le M, le Q ou le Z.
Mais même si j’arrive à peu près à avoir une écriture de maîtresse correcte, l’effort et la concentration qu’il me faut déployer pour l’utiliser font que cette écriture n’est pour le moment qu’un outil professionnel. Dans la vie courante, je retrouve cette vilaine écriture de collégienne qui me fait honte. Et je me demande si je parviendrai un jour à me défaire de cette honte…