Humanisme

Il y a une notion qui me dérange en ce moment et dont on entend de plus en plus parler. Il s’agit de la bien-pensance.

Dès qu’on exprime des idées de gauche, la tolérance, les droits de l’homme, on est tout de suite taxé de bien-pensant. Cette dérive m’effraie au plus haut point. A croire que les français sont de plus en plus extrémistes.
C’est sans doute pour cela que Sarkozy est si apprécié. Il fait ce que peu d’hommes politiques ont osé faire avant lui; il s’en prend aux immigrés, aux banlieusards. En cela, il est parfaitement dans la logique de ces gens qui vous disent: Je ne suis pas raciste mais quand même, à chaque fois qu’il y a un sale coup, tu peux être sure que les arabes sont dedans. Il n’y a qu’à regarder dans la presse! On ne voit que des noms d’arabes aux pages faits-divers. et qui aiment Brigitte Bardot parce que elle, au moins, elle dit tout haut ce que les français pensent tout bas.
Les français? Heu… Non, pas moi. Mais c’est surement que je suis bien-pensante. Et les millions de français d’origine étrangère, ils pensent comme Brigitte Bardot eux? J’en doute. Et pourtant, ils sont bel et bien français, qu’ils soient noirs, blancs ou entre les deux. Sont-ils bien-pensants?

On dirait que se dessine un monde où défendre la différence est de plus en plus mal vu. Et ça m’inquiète. Ca m’inquiète car on est en démocratie, et que c’est donc la majorité qui a le pouvoir. Que devient-on quand on est la minorité et que la majorité perd la tête?

Oui, je suis humaniste. Non, je n’en ai pas honte.
Je veux que tous les citoyens aient les mêmes droits quelles que soit leurs particularités personnelles (sexe, sexualité, origine sociale, origine ethnique, religion).
Je veux que la religion reste une affaire privée. Je ne veux pas que Nicolas Sarkozy touche à la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, dont il prévoit la modification une fois à la présidence de la République.
Je veux que la sexualité reste, elle aussi, du domaine du privé.
Je veux que la moitié du monde - les femmes - cessent d’être opprimée par l’autre moitié du monde. Qu’elles naissent libres et égales en droit.
Je ne veux pas qu’on fasse passer l’intérêt des entreprises avant celui du peuple.
Je récuse l’idée selon laquelle un chomeur (ou un pauvre en règle général) est un feignant qui vit grace à nos impôts.
Je refuse de laisser qui que ce soit être jugé sur des critêres extérieurs comme la taille, le poids, la coupe de cheveux, la beauté, le couleur de peau, la couleur des cheveux ou des yeux, le style vestimentaire, etc.
Je refuse que la peine de mort soit rétablie.
Je veux qu’on protège la vie privée comme quelque chose de sacré.

Tout cela, ce n’est pas de la bien-pensance, mais du pragmatisme. Mon credo c’est : ce que je refuse pour moi, je le refuse pour les autres. Qui peut être certain de ne jamais se retrouver en minorité? Puisque je veux qu’on me traite avec humanité, j’érige l’humanisme en règle absolue.
Et qu’on ne vienne pas me parler de bien-pensance !

Laisser un commentaire